Je t’aime papa

Israel,Rébecca, Albert, Victorine 2

Je t’aime papa

Béatrice-Mathilde Ben Attar, épouse Goetschel, fille de Georges Ben Attar et Simone Calef – 1995

Tout homme sorti d’Auschwitz exige plus que du respect : on ressent en sa présence une infinie humilité. Tu es cet homme. Cependant, tu es, avant tout, mon père, un père qui a su transmettre joie de vivre, enthousiasme et humour, ayant pourtant connu ce terrible univers des camps d’extermination. Pour cela, Papa, au-delà de l’amour que je te porte, j’ai à ton égard un profond sentiment d’admiration et de reconnaissance, je reste étonnée devant ta bonne humeur.

Si le fait de ta survie au camp est lié au miracle, à la chance ou au hasard, le fait de garder ta joie de vivre relève de la volonté et de l’exploit.

« II n ‘est pas rare quand on a tout perdu de se perdre soi-même », Primo Levi, Si c’est un homme.

Par contre toi tu ne t’es jamais perdu, ni pendant le camp où tu n’as jamais perdu ta dignité, ni après ta libération où tu as su garder ton goût de vivre si essentiel et inestimable pour l’homme.
Tu t’inscris par là même dans la tradition juive qui nous enseigne : « Tu choisiras dans la vie, la vie » (Deutéronome, XXX, 19). C’est sans doute ce que j’ai reçu comme héritage et par là aussi je me sens le dépositaire de deux mémoires, la tienne et celle de la tradition du peuple juif.

Je sais maintenant que j’ai un devoir de mémoire et que je dois perpétuer le souvenir sans relâche.
Compte sur mon engagement.


J’ai déjà largement commencé à transmettre à mes propres enfants…

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