« Rapatrié racial »: retour sur le retour du camp de la mort

Visite médicale

« Rapatrié racial »: retour sur le retour du camp de la mort

Par Thierry Ben Attar, janvier 2023

Au décès de mes chers parents j’ai récupéré de nombreux documents, photos et courriers entre autres.
J’avais rangé tous ces documents après les avoir lus et parcourus en 2007 date du décès de ma mère Ben Attar Simone. En ce début d’année 2023 j’ai eu envie de relire et de classer ces précieuses archives familiales.
Au fil de ma lecture je suis tombé sur 3 documents émouvants que je souhaite publier sur ce blog.

Lettre d’un frère de Aaron Ben Attar demandant des nouvelles de sa famille

Le 1er document est une lettre écrite le 6 mai 1945, soit 1 mois à peine après le retour de mon père Georges du camp d’Auschwitz et seul rescapé des 8 membres de la famille Ben Attar.
Cette lettre écrite donc en mai 1945 par un frère de mon grand père Aaron, père de Georges, est adressée au service psychologique de Marseille et questionne ce service en lui demandant de donner le plus vite possible des nouvelles des autres membres de la famille déportés et qu’il espérait revoir.

Réponse de l’administration française

Le 2ème document est la réponse de ce service reçue une semaine après et informant qu’ils ne pouvaient donner aucune précision au sujet de ces déportés.

Hélas toute la famille apprendra plus tard qu’aucun d’eux, hormis mon père Georges, n’a survécu.

« Rapatrié racial, déporté depuis le 7 octobre 1943 avec sa famille, a été séparé de celle ci dont il n’a plus de nouvelles.
Très mauvais état de santé, très déficient.. Examen radio le 17 avril 1945.
A admettre d’urgence dans une maison de recueillement.
Sans ressources.
Maison pillée, meubles et linge disparus. Appartement de ses parents occupé.
Il y aurait urgence à accorder à ce garçon 1 recours dons de 1000 à 1500 francs.
Recueilli par 1 de ses parents Mme Cario rue des Lombards. »

Le 3ème document et le plus émouvant pour moi est cette réponse ,datant du 28 avril 1945, soit quelques jours à peine après le retour de mon père d’Auschwitz, d’un service de bienfaisance à une demande de recours et fait état de l’extrême faiblesse physique et psychologique de mon père Georges recueilli alors chez une tante à Marseille.


On suggère une convalescence immédiate dans un centre de recueillement et on lui accorde un secours de 1500 francs.

Recent
Articles

« Rapatrié racial »: retour sur le retour du camp de la mort