Le diable n’existe pas

Aaron et Sarah

Le diable n’existe pas

Thierry-Aaron Ben Attar, fils de Georges Ben Attar et Simone Calef – 1995

Cher papa,

Le diable paraît bien pâle auprès de celui qui dispose d’une vérité, de SA vérité. Mais le diable n’existe pas, seul l’homme est responsable de ses farces sanglantes. Le principe du mal réside dans la mégalomanie d’une race qui crève d’idéal, de pureté, de vérité absolue.

Le fanatisme en résulte, tare capitale, lèpre par laquelle il contamine les âmes, les soumet, les exalte puis les broie. L’histoire balbutie : d’Alexandre Le Grand à Hitler, en passant par Torquemada, de Caligula à Milosevic en passant par Staline et Pol Pot, partout « la mort toujours recommencée ».

Aucun crime, aussi odieux fût-il, n’a servi d’exemple pour l’avenir et pas plus qu’Auschwitz malgré les
« plus jamais ça » répétés par quelques justes en colère n’aura évité les épurations ethniques présentes, pas plus les épurations ethniques présentes n’éviteront de futurs Auschwitz.

Plus que jamais « le ventre est encore fécond d’où a jailli la bête immonde » qui terrassée ici surgira demain aussi vivace. Le siècle ne fut qu’un long et douloureux cortège d’horreurs dû à la folie meurtrière des hommes. De stalags en goulags, de déportations en massacres, depuis « tant de grands soirs que tant de têtes tombent » l’homme n’a rien appris de ses erreurs passées. Si les flammes des bûchers n’éclairent pas les consciences, ta conscience, cher papa, a su éclairer ma vie et celle de mes frère et sœurs, et ton exemple a su me servir à devenir un homme.

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