A Georges, le grand-père de mon fils

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A Georges, le grand-père de mon fils

Catherine Izard, épouse Thierry Ben Attar, belle-fille de Georges Ben Attar et Simone Calef – 1995

Comment honorer, saluer, cinquante ans après, un homme survivant des camps de la mort et de la barbarie nazie ? Je ne peux que humblement vous témoigner mon profond respect et, comme vous le faites depuis votre libération, me battre au jour le jour pour que cette horreur ne se reproduise plus.

Votre témoignage enseigne avec force à ceux qui vous écoutent la vigilance devant les tentations barbares et destructrices qui avilissent l’image de l’homme. Je ne parle pas de cette vigilance facile, de salon, formelle et sans lendemain, mais de cette attention de tous les instants, intérieure, qui rend à l’homme sa grandeur car elle se veut fondamentalement égalitaire et juste.

Malgré la souffrance qui marque votre récit, vous nous apprenez que l’espoir existe et pour cela je vous remercie.

Aujourd’hui, j’ai aussi une immense dette à votre égard car vous êtes le grand-père de mon fils. La naissance de Samuel a donné une force, une profondeur affective et vitale à ce qui auparavant m’habitait spirituellement et construisait mes convictions sociales et morales.

En cette année 1995, Samuel est trop jeune pour apprendre et comprendre l’histoire qui est la vôtre, celle de son père et donc la sienne. Mais je m’engage à accomplir avec Thierry, dans l’éducation que nous devons à notre fils, ce devoir de transmission de l’histoire de sa famille et d’un peuple. J’espère qu’adulte, Samuel honorera dignement votre nom et pourra témoigner à son tour pour les siens.


Voilà ce que je vous dois et je vous promets toute mon ardeur de mère pour y parvenir.

 

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