A jamais unis tous deux

Rectangle 3img-hero

A jamais unis tous deux

Simone Calef, épouse Georges Ben Attar – 1995

A mon mari,

En ce cinquantenaire de la libération d’Auschwitz, notre cœur déborde de larmes : qui peut prétendre l’avoir assez grand pour contenir toute l’humiliation, tout le désespoir, toute la souffrance de tant de millions d’âmes disparues si injustement ? La révolte s’ajoute à mon chagrin, quand je pense à mes connaissances nîmoises, à tes chers parents, à tes sœurs superbes, tous partis splendides de santé pour ne plus revenir.

Le soleil s’est enfin levé pour toi, ô mon Georges, mon époux ! en cet anniversaire de la libération de ton camp qui t’a emprisonné plusieurs mois.


Au risque de froisser ma pudeur, je voudrais de même te dire que mon cœur n’a pas été assez grand pour contenir la joie que j’ai ressentie à l’annonce de ton retour à Nîmes, la compassion prétentieuse qui me disait, lorsque je t’ai croisé, le regard encore égaré par tant d’horreurs vues et vécues,  » tu pourrais le rendre heureux », enfin l’amour que tu m’as inspiré redevenu ce beau grand jeune homme souriant et heureux de ressusciter.


A jamais unis tous deux.


JE T’AIME

Recent
Articles

« Rapatrié racial »: retour sur le retour du camp de la mort